Focus sur: Optica La Mar
Par Cat Weisweiller
Georg Seidel est né à Aachen en Allemagne, en 1960. Quatre mois plus tard après sa naissance, ses parents l’emmenèrent à Bangkok, où son père travaillait sur le développement optique industriel. Georg était âgé de 10 ans quand la famille revint en Allemagne, cette fois à Stuttgart, où son père s’allia avec la chaîne allemande Optic Schneider. En substance, le monde de l’optique est tout ce que Georg connut dans son enfance. Le moment clé survint quand Georg, âgé d’environ 13 ans, arriva dans la boutique de son père et trouva un client en larmes. Il s’avérait que son père avait habilement mis au point une lentille très sophistiquée qui, contre tout espoir, avait rendu la vue à cet homme. Ce moment fit un tel impact sur Georg, qu’il décida, à ce moment-là, qu’il serait opticien comme son père.
Et, tenant parole, dès que l’occasion se présentait, il s’introduisait dans l’atelier de son père où celui-ci travaillait les verres : « Les anciens m’ont tout appris! ». Dès qu’il le pouvait, il travaillait après l’école et les week-ends pour gagner quelques sous et apprendre la profession. Cela le conduisit naturellement à se former à l’Université d’où il sortit à 23 ans comme opticien qualifié.
Peu de temps après, son père l’envoya au Japon pour une période d’un an, afin qu’il élargisse ses connaissances en optique. Toutefois, il fut séduit par une deuxième passion : le windsurf. Pendant une dizaine d’années, il partagea sa vie entre la planche à voile, quand c’était la saison et le travail d’opticien. Au cours de sa première année, il vécut et travailla avec son mentor, dont il apprit la discipline et l’honneur qui s’appliquent dans les affaires, et l’éthique fondamentale qui veut qu’un travail n’est pas seulement un travail, mais un mode de vie au Japon. Ce souvenir le fait sourire : « à cette époque, il n’était pas fréquent de trouver des occidentaux dans ce domaine ». « Il m’a fallu un certain temps pour m’habituer à traiter de plus petits yeux et les clients, curieux, me connaissaient comme l’homme aux grands yeux ! » Il y avait hélas un autre prix à payer à tel changement culturel : « Les miens me manquaient, et s’agissant de l’époque antérieure aux téléphones mobiles et internet, le contact avec eux était rare ».
Cependant, peu de temps après, le windsurf fournissait à Georg la distraction dont il avait besoin. Il travailla comme instructeur de windsurf au Robinson Club dans le monde entier pendant des années, il testait des planches à voile en Afrique du Sud pour F2 et effectua le circuit international de compétitions, remportant notamment le titre de second Euro Master. Ce fut quand il gagna sa dernière course en Mer rouge, qu’il il se rendit compte d’une nouvelle réalité : « j’avais trente et quelques années, ce qui fait déjà vieux dans le monde du windsurf. Je voulais arrêter au sommet. Il était temps de laisser la place à la nouvelle génération et de revenir à mon travail quotidien ».
Et voilà comment Georg revint à Stuttgart pour travailler dans le magasin de son père, au milieu des années 1990 et s’installa plus tard à Munich. En 1998, alors que Georg approchait de ses 38 ans, et que la mer lui manquait beaucoup, une journée prédestinée, il vit l’annonce de la vente d’un magasin aux îles Baléares. Il répondit à l’annonce en s’informant du climat. « Ne venez pas, ici il y a beaucoup de vent », lui répondit-on. Inutile de dire que Georg prit un avion le jour même, accompagné de sa planche à voile. Il n’en fallut pas beaucoup plus pour convaincre Georg de prendre la direction d’Optica La Mar, appartenant autrefois à un opticien allemand, et situé sur la promenade maritime de Santa Eulària. Avec l’aide de son père, il en paya les dettes antérieures et l’ouvrit immédiatement, le réformant en chemin, pour lui faire atteindre sa splendeur actuelle. En 2003, il rencontra sa partenaire espagnole, Julia, qui avait déjà une fille; deux frères s’ajoutèrent rapidement à la famille.
Jusqu’à aujourd’hui, la même éthique professionnelle qu’il avait absorbée au Japon est restée en Georg, ce qui lui valut une clientèle fidèle : « les gens de partout dans le monde viennent et reviennent. Cela me comble beaucoup ». Comme son père, il croit qu’il faut toujours aller au-delà de ce que l’on espère. Pour lui, ses clients sont plus que des clients, et ceux-ci sont attirés par son inimitable capacité d’investir en eux en tant que personnes, se souvenant de leurs noms et de l’histoire de leur vie. Il est également fier de la rotation méticuleuse qu’il fait de son matériel, changeant toutes les machines pour le test de la vue et pour le soin des lentilles tous les deux ans, et se tenant fanatiquement au courant des derniers développements technologiques.
Sa nouvelle acquisition à ce bataillon est un appareil de tomographie appelle TOPCON master 3D Optical Coherence Tomography (OCT). Il l’acheta à la fin de l’année dernière, le premier d’Europe, et toujours le seul à Ibiza. Cet appareil crée de magnifiques images en couleur haute définition et en arrière de l’œil, visant à identifier une série de troubles, y compris le glaucome, la dégénérescence maculaire et les dommages rétiniens dans leurs phases initiales, et dans certains cas, détectant même parfois un risque potential trois ans en avance. Un rapport certifié par des spécialistes de Barcelone, qui ont analysé les données par internet est inclus dans le prix. « L’œil est un microcosme au sein d’une petite sphère. Si quelque chose n’est pas équilibré, on peut arriver à une réaction en chaîne. L’appareil OCT 3D offre la sécurité d’une révision visuelle préventive complète, sans l’angoisse d’avoir à attendre longtemps les résultats ».
Ce qui commence comme un petit trou ou déchirure de la rétine, par exemple, peut se traduire par un décollement de la rétine, ce qui peut conduire à perdre de vue. Toutefois, la bonne nouvelle est que si ces situations sont détectées tôt, beaucoup peuvent être traitées par de simples injections ou des suppléments minéraux. Georg, qui propose également des rendez-vous privés, garde intentionnellement des prix abordables : « notre principale motivation est que, comme tout ce qui a rapport avec la santé, il vaut mieux prévenir que guérir ». •